alkebulaner

Andriamamonjy et Tourdot

Actuellement en cours, ce travail s’effectue parallèlement à un mémoire de recherche intitulé « L’amour queer dans les œuvres d’artistes de la diaspora francophone (2010 – présent) : politiques de représentation ».

« Le problème […] réside dans le fait que se focaliser sur les victimes de la non-reconnaissance éclipse souvent les raisons de cette non-reconnaissance  », écrivait Chi Chi Shi dans son article « La souffrance individuelle (et colective) est-elle un critère politique ?  ». Comment résoudre cette dissonance entre représentation et conscience politique ? L’analyse des rapports amoureux en tant que vecteur de représentation dans l’art queer et diasporique est une notion qui doit être repensée. Si ce concept ne se définit que selon l’artiste qui produit ces œuvres, il permet d’introduire un vaste champ artistique ayant longtemps subi des mécanismes générés par des politiques d’effacement. Articuler différents enjeux à leur intersection situe des identités minorisées dans différentes pratiques artistiques qui performent l’amour pour investir des idées relatives au champ des luttes sans pour autant cristalliser les systèmes dénoncés.

 

Cette démarche s’inscrit dans un parcours de recherche-création, nourrissant chacune des deux disciplines entre elles pour créer un dialogue entre réflexion théorique et production plastique personnelle. Cette méthode permet de s’éloigner des stéréotypes et des observations médicales pour restituer une expérience incarnée, qui accompagnera des entretiens ainsi qu’un corpus d’œuvres en lien avec cet objet d’étude. Il semble ici nécessaire de partir du particulier et tendre vers le général afin de ne pas perdre la singularité des vécus et de mettre en perspective le savoir déjà produit.

 

Il s’agit aussi et enfin de questionner la place de ces œuvres dans les instances muséales ou hors des cadres institutionnels en s’intéressant à des typologies potentielles réellement adaptées. Cette réflexion s’accorde en continuité avec la visibilité et la reconnaissance accordée à un sujet si particulier, à même de déranger certaines préconceptions plus neutres de l’art pour ouvrir des espaces hétéroclites. L’ensemble vise à apporter une nouvelle vision de ce type d’art encore sous-documenté.  

La partie plastique illustrera les manières dont je me représente ces dynamiques relationnelles présentes dans mon entourage proche. A partir de photos et d’entretiens semi-dirigés élaborés au préalable, je peindrai ma propre interprétation de ces relations, en recherchant des manières de restituer l’authenticité de ces formes d’amour.


La première peinture en cours se base sur la photo présentée ci-après, capturant mon grand frère avec son partenaire amoureux dans leur appartement.